mardi, mai 05, 2009

Contre la folie ordinaire

Rentré à 14h, quand certains entament à peine leur seconde partie de journée, avec une bonne bouteille de vin. Je ne fume plus depuis 3 mois.

Mes cheveux sont plus fins, déjà moins nombreux, j'en surprends trop souvent à blanchir chaotiquement. Je vieillis inexorablement, alors je touche beaucoup Anna et sa peau jeune, lisse et tendue. Passer du temps avec elle me rassure, je suis très embêté de la voir vieillir également.

Je me souviens de Killing Me softly repris par Lauren Hill des Fugees en 1993, j'avais 17 ans l'été au Lavandou ; ma vie entière s'appelait alors Jennifer et l'intérêt de mon existence tenait parfaitement entre les mains de cette anglaise rencontrée à la discothèque le Paradise. Après la séparation estivale, je comptais les jours dans un petit cahier spécial, chaque soir, ceux qui me séparaient d'elle jusqu'à l'été prochain. Le genre de rendez-vous à l'intensité jamais retrouvée, à l'évidence. Aujourd'hui, Killing me softly est une pub pour le Saint-Agur.

Je mange toute la journée sans faire de sport et mon ventre a recouvert les muscles sans pour autant me donner un air sympathique, bon vivant. Heureusement que mon salaire a tendance à augmenter, ça compensera ce que je perds en attirance physique. La raison de la présence d'une femme à mes côtés n'a plus vraiment d'intérêt aujourd'hui ; j'ai moins de temps pour la raison ; un travail bien fait restant préférable au sentimentalisme navrant d'une chieuse à première vue gratuite et sincère.

Le plus clair de mon temps est consacré à acheter des choses inutiles sur l' Internet. Des livres que je ne lirai pas, des strings ouverts qui seront portés une fois, des dvd, des housses de couettes, du voile en organza, des baskets rétro, un gode éjaculant.

Je suis un être de plus en plus méprisable qui consomme pour compenser.