vendredi, octobre 31, 2008

Mal élevée

Il a neigé aujourd'hui autour de la ville.
Et ce déjeuner interminable, une belle erreur. C'est rare, d'habitude, j'arrive toujours à avoir envie de mon interlocutrice, ne serait-ce que pour son regard, ses mains, des talons vertigineux, une simple courbe, sa bouche, un bonnet C. J'oublie sa conversation, les yeux vides et figés sur le détail qui fait tout, ma présence, son intérêt, le temps. Mes fantasmes.

Et puis là non, j'avais oublié le timbre de sa voix, nazillarde, puissante; ses vêtements bohèmes, longs, informes, colorés jusqu'au harcèlement de rétine. Sa manucure faite au Tippex et ses longs poils blonds jusqu'au poignet. Son coude, ancré sur la table, la tête penchée venant chercher sa pitance à la fourchette sans bouger le bras quand l'émail mord le métal d'appétit. Je frissonne. Mais qui baise cette fille, et pourquoi.

Alors sur un sms discret, la brune à frange me rejoindra plus tard; elle a pris 3 kg et ça lui va bien, j'aime les seins. je pose une main, depuis le siège passager, un parking de restaurant, du vent, la pluie, sa voiture sale, un silence glauque. Petit enfant coupable, maladroit mais consciencieux, pour oublier le cauchemar du déjeuner.

jeudi, octobre 30, 2008

Blog mature

Post n°509.
Ce blog a 3 ans et vous ne savez rien de moi.
Mais tellement plus que ces autres qui me croisent au quotidien.

Ceux que j'aimais lire à mes débuts ne sont plus là, ou presque, remplacés comme possible par leurs copies. Un blog qui s'ouvre aujourd'hui, ce sont 5 ou 6 posts euphoriques de suite, puis un par semaine, quelques lignes péniblement écrites les suivantes, pour s'achever définitivement en silence au bout de deux ou trois mois.

Rentrer et se dire "qu'est ce que je vais écrire aujourd'hui". Toute une histoire.
Et puis il y a les autres, ceux qui lisent, vous, qu'il faut souvent oublier pour que ça dure, et parfois, surprendre quelqu'un envoyant un mail pour faire connaissance discrètement.

Ici il n'y a aucune interaction, peu d'images, aucune musique, pas de vidéos, même la bannière est inexistante. En fait il n'y a que moi, totalement.

Ce blog existerait toujours si vous n'étiez pas là, comme au début. Et vous seriez des centaines de plus si je mettais des photos du cul d'Anna ou les seins laiteux d'une amie d'enfance, en noir et blanc, comme ailleurs. Certains sont là depuis longtemps, quelques jours ou le début, en pleine ombre, tranquilles et repus à aimer ou détester. Je vous remercie.

mercredi, octobre 29, 2008

29 Octobre 2008, 15h29

Cette semaine s'écoule vite, je passe le plus clair de mon temps à déjeuner dans les nouveaux restaurants de la ville, à la recherche du bon plat à défaut de jolies serveuses ouvertes qu'on ne trouve plus que dans les brasseries bas de gamme ou dans les bars de quartiers.

Je suis d'agréable compagnie puisque je parle très peu, et profite du budget affaire du laboratoire à midi.
Il suffit de quelques allusions sexuelles discrètes au sourire léger pour rappeller que je ne serai jamais un ami, un bon copain, un réel confident. On évite ainsi les problèmes larmoyants au profit de simples névroses acceptables, rapidement digérées. S'ajoute la plupart du temps une flatterie en début et en fin de déjeuner, puisque je suis concentré sur le plat ou le vin le reste du repas.

Je suis d'ailleurs moins fatigué depuis que je déjeune avec des filles déjà baisées, on sent mieux le goût des aliments.

Demain, une exception, cette fille de médecin qui termine chaque phrase par "avec mon copain"; mignon. Bien avant, je commençais les miennes par "quand je serai pilote de chasse".

Alors, un investissement rentable cette petite blonde, une fille bien trop jeune, sensuelle et tactile pour être honnête. Je serai là quand ses phrases finiront par avec "mon ex connard de copain", d'ici quelques mois, quand leur jeune vie commune aura eu raison de ses rêves de princesse de 21 ans.

Elle deviendra une fausse illusion, et sera sans doute réellement digne d'intérêt, mais difficilement joignable.

mardi, octobre 28, 2008

Les autres

Je fume ma première cigarette à 17h, Benny Hill sur Comédie, et la nuit qui tombe. On voit bien les voisins d'en face avec leurs gros géraniums rouges, et en dessous une étudiante de 80kg, nouvelle, qui se fiche des rideaux en exhibant sa vie aux pervers d'en face.

J'ai pointé mon téléscope Bluesky sur sa fenêtre, dans son salon-cuisine-chambre à coucher et ouvert un paquet de Doritos nacho cheese.

Là, j'ai vu un pantalon beige moulant, éclipsant les murs au profit de larges cuisses allongées sur une banquette BZ rayée zèbre. Une pile de magazines sur la table basse et l'étudiante brune à cheveux bouclés portant un haut de jogging noir à bandes blanches et des volumineuses baskets compensées.
Toutes ces photos sur le mur derrière punaisées en silence: elle et ses copines, elle au bowling, elle en vacances, elle et un ex ou deux, ceux qui reviennent toujours dans les anecdotes. Plus fréquemment des copains qui l'ont baisée comme ça, parce que la soirée se terminait.

Elle lit Femme actuelle, concentrée, tourne les pages lentement en buvant du coca light, sans passer la main dans ses cheveux. Elle fait une pause pour se rouler une cigarette.
De mon téléscope on discerne facilement la mer de la tranquilité sous la forme d'une peau complexe aux traits irréguliers, difficiles à maquiller. Vivre la féminité par procuration, c'est le tribut de son quotidien muet.

Elle a pourtant connu des mecs en fin de soirée, quand les copines partent avec les premiers choix; il vaut mieux être un objet parfois, on sait jamais, un mec qui baisse les bras, ça arrive tellement vite qu'on se retrouve à échanger devant des ailerons de poulet le dimanche soir avant le film, sans oser lui dire non. La première sodomie arrive toujours plus vite avec la gentillesse du desespoir, les premières mycoses aussi.

Elle a l'air triste, le régime, les fringues qui vont jamais, la vieille Fiat brava violette qui appréhende le contrôle technique. Cette habitude des mâles à glisser le regard sur elle sans jamais s'attarder. Ils se moquaient avant, plus jeunes, de la fille boulotte aux cheveux gras. Aujourd'hui c'est presque pire depuis qu'elle est invisible.

lundi, octobre 27, 2008

Y a comme un hic

Je fume depuis quelques semaines ma première cigarette l'après midi en notant bien que ce plaisir a lui aussi nettement diminué. Je pourrais même arrêter bientôt, et tenter le sport.

J'ai même fait du Kart pour faire plaisir à des jeunes de la famille, hier, la vitesse, les virages, la compétition, les gants poisseux, la transpiration sous le casque, ça ressemblait à de l'action, de l'adrénaline. Super.
Et puis au bout du 15ème tour, j'ai eu envie que ça s'arrête; là, en crissant les pneus à chaque virage dans le hangard hurlant de gomme chaude et d'air saturé d'essence. Etre là à penser, dans un temps mort.
Ni le bon jour, ni les bonnes personnes, alors ça ne va pas. Je ne sais plus faire semblant.

Je me surprends à volontairement éviter les autres, alors que je me contentais de faire le mort facilement, je change de file, de trottoir, je tourne la tête pour ne pas avoir à dire bonjour, donner des nouvelles, poser des questions. Je ne rencontre quelqu'un qu'après m'y être réellement préparé, un lieu, une heure de début et de supposée fin. Ma vie n'a plus rien de spontané. Alors tout y est correct, acceptable, normal, pensé, totalement écoeurant.
J'hésite l'envoi de sms, puis supprime au dernier moment. Etre là, scotché sur National géographic et attendre les notes d'un dîner presque parfait pour qu'on me nourrisse ensuite. Une tutelle.

Je pourrais passer chaque fin de journée accompagné, ce serait encore possible oui, mais non, je rentre me branler en achetant un goûter à Anna qui révise; en posant les viennoiseries de la Talemelerie avec un sourire droit, crispé. Un quotidien sans risque, catastrophique.

jeudi, octobre 23, 2008

Espace détente

Faire ces réunions en petit comité, là, comme des cons entre le staff Caterpillar, Carrefour et Digix, perdus dans la foule de machines à café à dosettes d'un hôtel Mercure rouge, gris, avec ses employés noirs et blancs en fonction des tâches. Passer la journée à la table en U, en L, en O, à bouffer des bonbons inondés de San pelligrino; faire tourner le crayon de papier rose et regarder leurs slides dans un air chaud et sec.

Je ne participe pas non; plus tard, quand je serai mauvais, mais pas là, je peux être désagréable. Etre sympa et avenant, c'est pour les pauvres types qui doutent en costume trois boutons.

La quinqua de ma gauche plaisante avec ses prothèses mammaires collées à mon bras, se gausse niaisement en me foutant une main sur la cuisse, attendant un sourire, je ne sais pas, une étincelle dans mes yeux qui pourrait lui donner du courage. Elle a le visage de Houston, écarlate et huilée pendant son gang bang en 1999, enfilée à la chaine par 622 bites pendant 7 heures.
Elle devait être très bandante, sur, mais c'est définitivement terminé. Il reste sa fille. Sa pire concurrence. D'ailleurs elles vont en boite ensemble, comme des copines; pas encore les mêmes mecs mais déjà le même psy. Des salauds, les mecs, de toute façon.

Dans le U du Mercure, sur ma droite, la brune à frange renifle quelques larmes dans son tailleur Zara flambant neuf. J'ai bien remarqué l'acquisition mais n'ai rien dit. Comme les autres d'ailleurs, elle est maudite comme une future licenciée, seule, avec son mec au chômage, sa gamine et sa mégane de fonction grise. Personne ne parle à l'indésirable. Elle ne comprend manifestement pas.

J'ai plus le temps pour la peine, entre les bonbons bleus, l'eau gazeuse et power point.

mercredi, octobre 22, 2008

Chat de Schrödinger

La semaine s'écoule sans aucune particularité; je reste muet face à cette blonde seule au salon du Louis X vers 16h. Je ne réponds pas aux sms, n'appelle quasiment personne et reste volontiers de longues minutes en voiture, garée sous la pluie, totalement absent. Je pourrais attendre des heures, juste avec moi.

J'ai pourtant reçu des gens chez moi hier, pour utiliser mes verres Mikasa en attendant qu'ils repartent. Anna cuisine bien, me suce bien; ses fesses de 20 ans sont toujours fermes et idéales pour conclure la journée. Non vraiment, je dois être heureux quelque part.

lundi, octobre 20, 2008

Mahna mahna

J'ai pris mes cadeaux d'anniversaire, petits, communs, prévus, et attendu le plongeon honteux dans ce week end de série B long et ennuyeux à la fois.

Je me suis promené sur le bord du lac du Bourget en ajustant le pas sur ma russe que je sors peu ces temps ci. C'est juste pour éviter de vous ressembler, la main dans la main sur le port, ou ailleurs; chez Botanic, Ikea, au cinéma, dans n'importe quel coin de verdure avec des gens assis qui se touchent grossièrement pour rattraper leur semaine. Tout ça pour finir à la caisse avec un mini ficus à 6,90€ et le poser contre la mini fenêtre de leur mini appart ou coule encore le grand amour.

Il ne reste que les jeunes couples au bout de la jetée, parce que la demoiselle veut sa grosse pelle sur le ponton, parce que c'est beau comme dans un film, la fin d'un film. Les autres ont laissé tomber la balade, l'idée de changement, l'espoir, ça sert à rien avec la poussette et les gosses d'aller au bout maintenant.

J'ai l'air incroyablement serein en foulant les feuilles de platanes oranges; et j'aurais du l'être finalement.

Avec tous ces gamins qui hurlent leur vie sur les toboggans, les rétroviseurs des méganes qui se replient sur le parking, j'aurais du m'assoir et dire de jolies choses sur l'avenir en jetant un galet dans l'eau comme l'étudiant hyperchevelu à dix mètres sur ma gauche qui ensalive son boudin bouclé posé sur un rocher.

Mais j'y arrive pas. Etre comme vous. On est pas resté très longtemps.

jeudi, octobre 16, 2008

Buddy Ackerman

C'est drôle, il lui suffisait de coucher avec la bonne personne, le type qui avait les cartes en main, son avenir, et surtout pas moi, juste bon à me regarder dans ses yeux, avec ou sans drame.
C'est drôle, un repas ou tout le monde sait qui est viré, sauf ma voisine de gauche.
C'est drôle parce que c'était pas moi.

J'ai pu apprécier la tranche de lièvre fourré au foie gras, son pain d'épice à la mandarine et le cul de la serveuse du Dix vins qui prendra honteusement de mes nouvelles. Je viens moins depuis que mes chances de la baiser reposent principalement sur le hasard. Le hasard et moi, on a pas beaucoup de chance.

Elle mangeait avec entrain, la pauvre brune à ancienne frange que je ne verrai bientôt plus. On va lui dire en décembre, ça serait dommage qu'elle tombe malade ou qu'elle oublie de travailler d'ici là.

Après la tentation, le passage à l'acte et l'indifférence, je ne m'empêche pas d'être un peu géné par son sort, je lui offre même un café ce matin, en prenant soin de la complimenter sur sa personnalité, sa tenue, sa bouche; il faut toujours finir par quelque chose de vulgaire, la politesse est rarement compatible avec l'envie.

Et puis ça la fait rire, ses lèvres charnues et larges, ses jupes fendues, son allure de salope bas de gamme.
Elle aime quand je lui mens naturellement en plongeant mon regard dans ses amandes humides trop maquillées. Je suis bon pour ça, la facilité.

mardi, octobre 14, 2008

Mimosa pudica

Je suis fatigué, mou, bouillant. Mais la soirée pro du jour ne s'annulera pas, quelque soit la viscosité ou couleur des glaires.

Allongé sur mon canapé en attendant la nuit, je secoue ma bite à l'érection suffisante pour tenir seule, mais qui s'écroule sur elle même à peine le va et vient lancé.
Même de voir, sur Planete No limit, que John est toujours en vie après s'être pris une ancre en pleine tête ne me fait rien. Deux trois phrases chez le généraliste, je l'aurais mon Seroplex ou mon Effexor comme tout le monde.

Mes envies sont comme ma bite, à rétomber dès qu'on les frôle; ça doit être la fièvre, l'amoxicilline, le déturgylone, le biocalyptol. Il faudra bien faire avec ce soir, j'ai perdu mon carnet de correspondance.

lundi, octobre 13, 2008

Balance ascendant Gémeaux

J'ai 32 ans et des antibiotiques. Une belle journée.

Ma bite est petite, chaude, triste. J'ai au moins un cadeau qui sera gaché.
C'est un anniversaire qui ne restera dans aucune annale.

jeudi, octobre 09, 2008

Yom Kippour

Je reçois des mails exceptionnels, grotesques ou simplement niais, et leurs équivalents en sms, qui alourdissent le quotidien de cette déjà pauvre semaine 41. Ce n'est pas leur faute, après tout.
Les gens sont comme ça, globalement médiocres. Et je ne suis pas obligé de répondre, d'ailleurs je vais arrêter, la communication m'ennuie, je vais regarder Benny Hill comme avant.

Finalement ça me coûte cher, de communiquer; il faut toujours payer pour avoir de la compagnie. Les filles moches au moins ont un porte monnaie.
C'est cette petite conne à midi qui en fait les frais, sans comprendre.

Invitée une première fois "rho, c'est gentil, la prochaine fois c'est moi"; et ayant oublié d'aller aux toilettes en partant; elle se doit de maitriser parfaitement son geste : le lent, très lent geste devant la caisse qui sert à ouvrir un immense, sombre et profond sac, un abîme ou se cache nul ne sait, l'argent, le terrible argent. Une fable.

C'est le code habituel pour dire "laisse", en souriant bêtement, en faisant semblant d'argumenter l'excuse qui fera l'invitation.
Alors, pour une fois, je vais rester derrière, en léger retrait, le petit pas de trop qui rend le geste lent terriblement voyant. Elle sera seule face à l'addition, avec son cul trop large et sa blondeur trop blonde.

Aujourd'hui, je paierai ma part puisque je ne la baise pas, celle là. Aujourd'hui cette petite conne sera paniquée , la pupille dilatée à bredouiller dans une langue inconnue : "je le remplis, le chèque ?", "vous avez un stylo ? ", "C'est combien ? ".

C'était bien.

mardi, octobre 07, 2008

En dehors des clous

Elle passait un coup de fil sur le trottoir d'en face, au soleil de la rue Servan, vers 14h.

Planté dans un coin, j'ai aimé la regarder marcher sur ses talons stressés, aller et venir devant son rendez vous en retard, petite fille perdue inconsolable.

Je ne sais pas ce qui m'attire ces temps ci chez les brunes à frange, mais je n'ai pas pu me détourner de celle là; ni vraiment mignonne, ni joliment jeune, simplement élégante. Ou sexy, je crois, de silouhette.
J'attendais aussi, à l'ombre et du coin de l'oeil, qu'elle me remarque; c'est d'ailleurs la seule utilité de ce petit manège. En raccrochant, elle plongea un regard forcé sur le trottoir d'en face où mes lunettes de soleil ne renvoyaient rien d'autre qu'elle. Un léger malaise.

C'est à mon tour de téléphoner, au sien d'épier discrètement, la petite fille brune qui regarde en coin hésite à s'approcher, m'analyse de la tête aux pieds comme un morceau de chair. Comme moi, elle a déjà passé 30 ans.

Et voilà, mon sang se glace à son premier pas, et bouillonne au second.

Elle vient; décidée, traverse l'étroite rue, pénétre d'un coup d'un seul ma bulle de vices et se flanque à mes côtés en "préférant la chaleur de l'ombre." Une phrase, un sursaut de gland.

Nous échangeons quelques mots; elle est déjà moins bien. Et elle disparaîtra, happée par son rendez-vous vers 14H30.

lundi, octobre 06, 2008

"La force qui pourrait chez moi, jouer ce rôle de socialisation, est bien différente : mon désir de déplaire dissimule un insensé désir de plaire.

Mais je veux plaire "pour moi-même", sans séduire, sans dissimuler ce que je peux avoir de honteux. J'appelle provocateur celui qui, indépendamment de ce qu'il peut penser ou être, calcule la phrase ou l'attitude qui provoquera chez son interlocuteur le maximum de déplaisir ou gène; puis qui, rationnellement, applique le résultat de son calcul.[...]

Au contraire, il y a en moi une forme de sincérité perverse : je recherche avec obstination, avec acharnement, ce qu'il peut y avoir en moi de pire afin de le déposer tout frétillant, aux pieds du public -exactement comme un terrier dépose un lapin ou une pantoufle aux pieds de son maître. Et je ne le fais pas pour accéder à une quelconque forme de rédemption, la notion même m'est étrangère.

Je ne souhaite pas être aimé malgré ce que j'ai de pire, mais en raison de ce que j'ai de pire, je vais jusqu'à souhaiter que ce que j'ai de pire soit ce que l'on préfère en moi."


Michel Houellebecq, Ennemis publics

Clinamen

Le week end est simplement marqué d'une migraine violente, une longue partie de dimanche. La crise n'a duré qu'une heure ou deux mais la simulation m'aura pris les heures suivantes; tout ça pour qu'on s'occupe de moi, qu'on me plaigne, qu'on me fasse têter des seins prostré sur le canapé et qu'on me suce longuement dans la soirée parce que ça va mieux je crois.

Il en va de ma survie, par ces sombres expériences; de l'idée d'être à deux chez moi, encore, et supporter cet autre différent parfois irréel dont il faut s'occuper trop souvent comme un petit animal fragile. Un cochon d'Inde.
J'ai commencé avec un hamster, avant de passer à l'écureuil, au chinchilla, à tous ces trucs aux incisives exhubérantes pour finalement m'arrêter sur une russe docile aux joues du premier qui tourne avec moi dans une roue voilée.

Je ne pouvais pas déjeuner avec Laure vendredi et n'aurais sans doute pas de nouvelles d'Amandine. Je suis étonné de ne pas leur accorder d'importance; je me masturbe sans doute trop ces jours ci.
Des écarts de parcours.

jeudi, octobre 02, 2008

Roi sans divertissement

Je ne croyais pas si bien dire.

Oublié que la fille simple était aussi une fille qui se vit à la dernière minute, qui ne prévoit pas grand chose, brinqueballée à droite à gauche par l'impondérable des soirées. Elle ne se torture pas l'esprit, anticipe peu, ne calcule rien, imagine difficilement. Il suffit d'un sourire pour oublier après tout.

Je me suis contenté de laisser un message, un minimum déjà maximal avec la fille simple trop demandée.

J'avais pourtant fait l'effort de me renseigner sur elle, et les avis convergents semblaient même convaincants, à sémantique de salope, la totale, très ouverte, pratiquant la sodomie; finalement "femme fontaine" m'avait le plus titillé.
Elle n'aurait pas du faire la même chose sur moi.

Quand une fille a réputation de salope propose un rendez vous à un connard, il ne se passe finalement rien.

mercredi, octobre 01, 2008

Ressource humaine

J'ai acheté une nouvelle veste et un pull dans un magasin parfaitement silencieux, en quelques minutes, après un essayage succinct.

Je n'ai pas de vêtements fétiches qui pourraient me rassurer pour un rendez vous. Je sors ainsi toujours à peu près nu, avec les armes habituelles des vétérans : la patience, un brin d'humour et l'air intéressé. Pour autant, Amandine pourrait être plus compliquée que prévu puisque plus simple.

Les filles simples s'épanchent généralement moins sur leurs vies. Par incapacité probablement, mais aussi par absence de ce besoin de reconnaissance typique chez la trentenaire complexe assumée. Le temps du dialogue reste souvent le présent gai. Elles sourient facilement en s'abstenant volontiers de relents de confidences.
Les épisodes sombrent resteront sous silence puisque la fille simple ne donne pas envie en analysant ses échecs, ce qui la sortirai par là même, de sa catégorie. Un règne de divertissement.

Il faudra donc communiquer proactivement demain, qui sera un jour de possibilité, une sorte de retour à la vie non officielle ou l'on me pensera en réunion.

Je vis probablement le meilleur moment de ce rendez vous, en cette veille au soir. Y allant d'ailleurs plus pour me rassurer sur un éventuel soubresaut de libido, que par réelle envie de baiser cette fille.
Elle annulera peut être, après tout.