samedi, décembre 31, 2005

Nip/Tuck


Dernier jour de l'année.

Le souvenir sexuel est une coarctation aortique, ascendant, descendant, symptomatique.
A travers les mois écoulés, le begaiment de certaines piètres soirées, le souvenir fissure le présent, force du silence entre deux secondes, ponctuel, il est diastolique.
Parfois, il revient sous une forme mammaire, des cheveux qu'on relève pendant une pipe, un regard persistant venu d'une table un peu loin, une voix téléphonée un soir, une insulte, une requête.
Le souvenir sexuel aboli les echecs, surpuissant, érectile, il est un but qui dilue les objections de conscience. Inconstant, imperméable, il oublie sans comprendre, se borne sur un age, un détail, un prénom et son corps.
Ferme les yeux.
17 ans, une allée, une blonde, 24, 22, elle est grande, petite et brune, buvons, 21, 42 ans, vacances, elle crie fort, voilier, bus, train, elle est ronde, tout s'emmèle, voilà une main, un pantalon moule, regarde par la fenetre ça viendra moins vite, une jupe remonte, 25, 28, et le temps court, certaines images se potentialisent ou s'annihilent sans raison et surtout sans débat.


Le velouté de carottes aux baies roses de Picard est un délice.

vendredi, décembre 30, 2005

Boire et déboires

Voilà un portefeuille de perdu, adieu assurance, carte d'identité, permis, cartes bleues, essence, carte grise, photo d'ex. Elle était belle sur cette photo, comme elle ne le sera jamais plus.

Soirée Keynes, Besancenot, Kangoo, on est bien entre mecs de gauche et de droite.
Caroline est une prof de français en Californie, elle a cet air de fillette qui pétille du regard pour un gros sucre d'orge à la fête forraine, des vetements passe partout, une gentillesse sincère reconnaissable dans la douceur de sa voix.
Elle pourrait vendre des billets de tombola ou des chocolats pour les retraités du quartier.

Vertigo, boite de nuit, il est tard, une autre Caroline est là, rencontre tient à peu de chose, bon endroit au bon moment. Numéro de téléphone, absolument magnifique, décroche au second coup de fil, se revoir la semaine prochaine.

jeudi, décembre 29, 2005

Michel Houellebecq

"Lorque la sexualité disparait, c'est le corps de l'autre qui apparait, dans sa présence vaguement hostile; ce sont les bruits, les mouvements, les odeurs; et la présence même de ce corps qu'on ne peut plus toucher, ni sanctifier par le contact, devient peu à peu une gêne; tout cela malheureusement est connu.
La disparition de la tendresse suit toujours de près celle de l'érotisme. Il n'y a pas de relation épurée, d'union supérieure des âmes, ni quoi que ce soit qui puisse y ressembler, ou même l'évoquer sur un mode allusif. Quand l'amour physique disparait, tout disparait; un agacement morne, sans profondeur, vient remplir la succession des jours. Et sur l'amour physique je ne me fais guère d'illusion. Jeunesse, beauté, force : les critères de l'amour physique sont exactement les mêmes que ceux du nazisme."

mercredi, décembre 28, 2005

Vacances

Vacances : les journées sont typiques, les posts plus rares, réveil tardif, on voit des gens qui en connaissent d'autres, on traine dans les cafés à boire du café, toute la journée, d'autres gens viennent chez moi, on boit, peur de la déshydratation réelle pour le trentenaire vacancier.
Mon foie fait 5kg. On rencontre des gens aussi, des lycéennes bourrées qui filent si facilement un numéro de téléphone, des filles qui changent de table, viennent à la notre, nous suivent un peu partout, désespérées, attachantes.

Personne ne baise mais tout le monde s'amuse, il y a trop de gens chez moi, ils se métamorphosent en canettes et verres vides à laver, à ranger, à descendre.
Il y a trop de jupes marrons et vertes, de bottes et de jeans qui rentrent dedans, ça tourne ma tête, je suis un touriste permanent. Tout ça ne dure qu'un temps, alors c'est bien.

La fin de l'année approche, on le sent, certaines sont pretes à finir en beauté, le dernier souvenir 2005, il faut qu'il existe, observer les mâles, etre moins sauvage, c'est différent d'être légère pendant les fêtes, je suis pour.

dimanche, décembre 25, 2005

Roi des forêts



Voilà, c'est terminé.

On a bien mangé, on a bien bu, on a regardé la nourriture sortir de la bouche de grand mère (beaucoup moins dégoutante depuis qu'on a reçu son chèque) on a parlé tsunami, politique, Voici, Alain Finkielkraut, Pascal Bruckner, Michel Houellebecq, Jean-claude Kaufmann, on a reçu des sms, on a donné et surtout on a reçu des cadeaux, on a expliqué que oui, on est célibataire comme l'an dernier et l'année d'avant, on est rentré chez soi, Noël 2005 est terminé.

La pression familiale est totalitaire.

Le terme "célibataire" nécessite une précieuse justification, quelque chose ne va pas dans cette famille, il n'est pas possible d'être seul sans expliquer, pas possible d'en baiser quelqu'unes de temps en temps sans trouver ça suffisamment fatiguant pour avoir envie d'en garder une un moment; moment qui s'appelle souvent mariage.
Alors, à Noël, entre le Sauternes et le Pauillac 96, le discours commence, le monologue prend forme. On écoute celui qui ne fait pas comme les autres, bizarrement le même qui boit beaucoup plus que ces mêmes autres.


"T'as pas envie de te trouver une petite copine?"

Tout est question d'envie: l'anormalité n'est pas donc dans un echec du rapport à l'autre, elle l'est dans l'échec ambitieux, l'homme seul n'est pas un constat ni une cause, il est une conséquence et se distingue en cela de la femme seule.
La faute est donc cérébrale plus que sociale, il y a de la tare dans le célibat masculin, sorte d'anorgasmie relationnelle qui entraine une vision négative souvent infantilisante.

"C'est plus compliqué que ça mamie"

En réalité, je me tape bien souvent des filles mignonnes élevées à coup de compliments et de survalorisation physique, dont le corps et l'apparence ont été des années durant l'unique passeport pour une vie sociale épanouie, qui ont donc dilué leur interêt propre à s'intéresser à autre chose qu'à elle même, créant ainsi une majorité de bonnasses un peu connes.

De l'autre côté, s'entassent des petites grosses qui elles, ont du développer depuis leur premier pot de Nutella familial, une certaine culture de l'autodérision et de l'humour, une exacerbation sociale et amicale notoire et un intérêt particulier pour les hauts moulants leurs poitrines qu'elles ont généralement bien grosses, le tout, pour tisser le lien social quand celui ci accessoirement leur permet tout comme les premieres d'attirer le mâle fécond.

"Mais qu'est ce qui allait pas avec cette Francesca, elle était tellement gentille ?"

Coup bas. Knock Out immédiat, je termine le Pauillac, terrassé par mamie.

Joyeux Noël à mes lecteurs.

samedi, décembre 24, 2005

Avant Noël



Joie de Noël, ce soir et demain, il y aura des diners en famille et des bétisiers de l'année 2005 sur une foultitude d'écrans plasma et lcd flambants neufs.
Les urgentistes s'attendent à devoir déjà suturer les premieres mains mutilées aux couteaux à huitres. Il y aura Ben hur aussi peut etre, ou un peplum quelconque de saison. Chouette.

J'ai fait mes cadeaux ce matin, je me suis rendu compte une fois une PSP en main que je devais en faire d'abord aux autres, alors je l'ai posée. Miracle de Noël.

Après la soirée d'hier, Delphine et moi avons longuement discuté devant une infusion à 4h du matin et des bottes d'au moins 12cm de talons portées avec un jean moulant.
La conversation débutait sur les rapports humains mixtes intergénérationnels pour finir avec des confidences, sa première et unique sodomie lui a fait mal. La visualisation de cette scène m'a légèrement excité.
Elle est partie à 4h45, je n'arriverai jamais à sauter cette fille, donc elle me plait.

jeudi, décembre 22, 2005

Qui a volé l'orange ?

Séquence émotion, un couple encore a vacillé et explosé en éclats après 6 ans de vie commune.
Classique, terriblement efficace, le couple qui a survécu aux 3 premières années se relève rarement des 3 suivantes.
Les voilà aujourd'hui, rentrés dans le rang des statistiques, ils sont un code barre dans le meilleur des monde, pour certains on le sentait, pour d'autres c'est une surprise, "c'est pas vrai, c'est pas possible, mais pourquoi ?"

La réponse vient souvent d'un petit cul sauvage qui tournait d'un peu trop près, ou plutôt d'un cul moins petit, devenu trop familier, apprivoisé, possédé et donc moins possédant, d'un corps qu'on prend pareil, mois après mois, rides après rides, qu'on a maltraité, humilié, fantasmé pour faire revivre parfois une flamme d'un début, un lavabo, une allée, un train, un cinéma, une voiture, quand tout est essayé, quand l'amour prend la route d'une belle complicité les hormones restent sur la flêche de l'envie.

Le désir bouillonnant n'a pas de temps, il est là caché dès les prémices d'une histoire, il est ce guêt à l'angle d'une rue, on ferme les yeux sur une serveuse, détourne la tête sur cette amie d'amis, mais l'heure viendra.

Discours vérolés et autopersuasion ne durent qu'un temps, la serveuse est partout, moléculaire, l'amie d'amis à d'autres amies, un verre se lève, le reste s'écroule.
Nous voilà, dans cette amie de serveuse, vidant désir et utopie, renaissance immédiate, prise de conscience.
La même fille, pour toujours, la même vie, pourquoi ?

mercredi, décembre 21, 2005

Vu à la télé

2 jours que je suis chez moi, je n'ai vu personne.

J'ai trainé sur le net, trainé dans ma cuisine et ma baignoire, j'ai dormi, j'ai eu l'idée de ranger puis plein d'autres idées et ce soir j'ai ouvert la porte à un grand black avec un casque décoré d'une 4 fromages, comme j'ai aussi trainé sur bigsausagepizza.com, j'ai vite refermé.

J'ai ingurgité des heures de télévision : j'ai vu des sportifs se faire mal en musique, des clips des années 80, un vieux scoobidoo, des momies égyptiennes, deux Friends de la saison 7, un chevalier du zodiac quand Seyar, Shiryu, Yoga et Andromède entrent dans la maison du chevalier d'or des Gémeaux et que celui ci marche sur la chaine nébulaire sans être électrifié, des fleurs imitant l'odeur des abeille femelles, le film My girl 2, la Terre vue du ciel, des chasseurs de tornades, quelques Mickey et Donald, un Level One ou l'on testait Call Of Duty 2 sur Pc.

Il y a vraiment moins de bulles dans le Pepsi.

mardi, décembre 20, 2005

Monsieur Bonnet A

Audrey a bougé toute la nuit.

Mini jupe et bottes, elle est quasiment aussi grande que moi, elle a de jolis yeux de poupée qui se ferment dès qu'elle s'allonge. Elle a également l'incroyable faculté de se remettre à parler dès qu'on la relève un peu.

Elle parle en quantité variable, oscillant entre le beaucoup et le énormément, se contentant de "hum" de ma part pour ponctuer le monologue.
A la question : pourquoi faire venir chez moi une fille qui fait un 80A je n'ai trouvé de réponse que la faiblesse d'une certaine solitude en période de fêtes.

5mn après avoir taté la totalité de sa poitrine sous forme d'un soutien gorge Lise Charmel, je me suis profondément ennuyé, et fait rare, fusil chargé, j'ai eu envie qu'elle parte.
Je crois qu'elle n'a pas compris pourquoi je m'étais contenté d'une nuit d'ados de 14 ans, même malade. Tant pis pour l'image.
Il y a une grande différence entre une femme-enfant, volontairement mutine et malicieuse, et une femme au corps d'enfant, involontairement androgyne.
La frustration nait de l'absence. Peloter un soutien gorge sur un présentoire m'aurait fait plus d'effet...

Je suis arrêté pendant 2 jours.

dimanche, décembre 18, 2005

J'ai la rate qui se dilate, j'ai le foie qui est pas droit...

Alternance de fourrage de pif à l'Euvanol et d'Hexaspray dans la gorge, sachets de Doliprane 1000mg, mon salon est le royaume des kleenex et des sachets d'infusions pomme-canelle et tilleul menthe.
Reniflage et toux depuis 9h ce matin, journée de mec malade qui débute par Auto-moto, puis Turbo, et la honte de la Citroën C6 à 55000 euros.


Je n'ai décroché à personne, je n'ai donc pas parlé de la journée. Audrey croit que c'est fini. Pourquoi toujours dire ces phrases qui font penser que ça a commencé.

Rhinite, laryngite, et un bon début de bronchite, 38.6° ce soir.

Je n'ai pas travaillé du week end, n'ai pas acheté de sapin, ni fait aucun cadeau, le plat Picard de ce soir n'était pas bon, Benny Hill ne m'a pas fait rire.
Logiquement un médecin me mettrait sous Xanax 0.50mg pendant 15 jours, ponctué par un Atarax 50mg, alors que j'irai tout de suite mieux sous Prénom X 90D.

J'ai chaud, j'ai froid, j'ai envie d'être chiant, de me plaindre, qu'on m'apporte une couette, des petites tartines que je trouverais trop sucrées, pas assez ou trop grillées, qu'on me loue des dvd, qu'on me fasse couler un bain, je veux de la regression et de la présence compréhensive, et surtout qu'on pose une main sur ma bite avant que je m'endorme.

Il est 2h45 et non, je n'ai jamais vu de jupe aussi courte et de jambes aussi parfaites.
Delphine est un ovni qui ne boit pas. dommage.

samedi, décembre 17, 2005

Mauvais temps

Levé 8h.
Bourré de projets pour la matinée; passer à la banque, ouvrir la boite aux lettres, remplir le frigo, boire un café avec une amie, honorer des semaines de travail administratif en retard.

Après 10mn de douche, 15mn de petit déjeuner/écoute de radio, et un arrosage en règle des plantes vertes : Il est 10h. déjà.

Je ne serai pas seul pour Noël, ma copine s'appelle Audrey. Elle a la capacité avec un simple téléphone de cracher des phrases inattendues survolant le temps engorgées d'exemples et d'idées, elle parle pour vivre.
Il était agréable de l'entendre balbutier les anecdotes de sa vie quand une mini jupe excusait ses maux, il l'est beaucoup moins aujourd'hui quand le téléphone pleure l'imagination que je n'ai plus.
Je sors avec Michel Onfray, Audrey a quelque chose de féeries anatomiques.

jeudi, décembre 15, 2005

La muette, le pull et la pipe

Il y a un an, j'allais gaiment quelques soirs de temps à autre chez ma voisine la muette.
Elle ouvrait sa petite porte de studio étudiant, m'offrait un petit verre, prenait place sur son petit lit et me taillait une petite pipe. Nous avions une relation sans prétention.

A part un "bonsoir", elle ne parlait jamais. Son regard noir s'affichait fuyant, perturbé, partiellement mort.
Cette fille faisait peur, une peur primaire, instinctive, il y a un psychopathe qui erre en elle, le même qui l'a fait tuer son rat de compagnie en le jettant violemment contre un mur parce qu'il faisait trop de bruit la nuit. Il y a de tout sur Internet.

Dans la rue, je la croise comme un fantôme, pâle, flottant le long des murs légérement voutée, tête inclinée s'excusant derrière de longues méches envahissant ses joues comme poussent des orties près des roses.


Après un rendez vous convenu sur le net, ce soir, elle m'attendait à 20h30.

L'appartement est une cave de quelques mètres carrés, parfaitement glauque, un rez de chaussée aux volets à jamais condamnés. Au mur, deux tentures: sur la première, une tête de loup en noir et blanc, au second plan, une silhouette de l'animal en train de hurler.
Sur la deuxième, des visages d'indiens plutot jeunes, plutot bouffis, avec une jeep avalant une dune de sable en fond. Il doit y avoir un message...
Elle ouvre mon jean comme on entre dans une cathédrale, empruntant un murmure silencieux je disparais dans sa bouche.

Son visage caché derrière ses longs cheveux noirs et encore humides va et vient.
Je pense au film "The Ring", la muette pourrait sortir du puit. Peut être y suis je simplement entré.
Au bout d'une dizaine de minutes, elle marque un temps d'arrêt, puis un arrêt tout court.
Mal de machoire sera l'excuse flatteuse. Je prends conscience rapidement du drame d'une fin manuelle, un pull Armani à 220 euros flambant neuf. Frustration.
Le choix est fait, la soirée s'achèvera sur le freemovieportal.com.
Il est en pure laine vierge noire, près du corps, rayé asymétriquement et fabriqué en Italie.

Audrey m'a téléphoné 5 fois aujourd'hui, je la verrai Lundi.

mercredi, décembre 14, 2005

La journée s'est passée sans stress.

mardi, décembre 13, 2005

Pub cherche Hôtesses

J'ai mis 1h10 à trouver une place en centre ville pour déjeuner avec Delphine qui attendait depuis 45mn devant son assiette. Parkings complets, roumains absents pour montrer les places disponibles, et tout ça pour quoi : pour que des gamins puissent avoir des jouets pour Noël.

Pire encore, après une navigation intense sur le net, je m'aperçois qu'en Rhone Alpes, les Escort girls sont quasiment introuvables. Paris, Nice, Monaco, Lille, Cannes. La prostitution de luxe n'est pas encore décentralisée. Il faut lutter contre les inégalités. Dans ma ville estudiantine, Mc Do et Séphora détruisent certainement les futures carrières ponctuelles de jeunes salopes.

Il restera donc pour Noël les bars à hôtesses ou ouvriers et cadres supérieurs s'accoudent au comptoir d'une misère partagée, paupérisée sous la forme d'une vieille blonde à la voix broncho-obstruée. Elle fut belle un temps, pute à plein temps, et finira le sien entrepreneuse et tenancière.

Quand on entre dans l'établissement, c'est la maman des filles qui se présente à nous, elle est d'abord là, derrière le bar, pour nous montrer combien le temps fait souffrir les corps.
Elle affiche une tenue volontairement dénuée de sens, son but est une confidence : elle est la réprésentation dénudée de ce que la chair usée fait de plus mal au regard, elle est la présence d'un contraste humain, placebo de nos bites, les filles qu'elles embauchent non aucun intéret si leur devenir physique qu'elle incarne n'a pas place immédiate auprès d'elles.

Le chemin est tracé, il faut d'abord échanger quelques phrases avec elle, lui offrir une coupe à 20 euros, deviner son ancienne beauté, après quoi seulement de jeunes étudiantes pour la plupart apparaitront. Ici comme dans tout bar, les habitués peu nombreux sont partie intégrante du décor. Ils sont minimalistes eux aussi.
L'ambiance rappelle que le simple passage dans ce bar est de mise, que pénétrer dans cette antre n'a de raison que le but, quelques filles, 5 ou 6, qui ont soif tout simplement.

Compter 20 euros pour une premiere approche. Avec cette somme, le quidam parle à un corps dévoué, sexy, tendu, prêt à consommer et à l'être.

Tour de table : à mes côtés, un homme en costume de 45 ans qui me regarde amicalement, un peu plus loin, de vieilles basquettes blanches appartiennent à un homme un peu plus jeune avachi contre un jeu vidéo érotique, enfin parlant à la patronne un grand chauve vouté d'une soixantaine d'année en costume gris: il repose sa main droite tremblante sur l'épaule de la vieille blonde, tout le monde se regarde, personne ne parle. Il est 2h.

Au fond de la salle, une jeune blonde monte les marches éclairées d'un escalier rouge, l'action se passe en bas; elle est suivie d'un quatrième homme, plutot petit, péniblement musclé. Il lui sussure une phrase à l'oreille, entrouve la large porte en bois cloutée, jette un oeil à l'entrée sur le retour de caméra, puis sort.

Voilà ce qui se passe dans un bar à hôtesses, une danse chorégraphiée, des tables au sous sol ou l'on suce et se fait sucer, ou l'on boit pour oublier qu'on se branle sur des filles en master 1 pour le prix minimum d'une bouteille de champagne à 150 euros.

La vulgarité n'est qu'un piètre souvenir d'un temps ou une jupe faisait d'un corps la beauté et non la perte.

lundi, décembre 12, 2005

(sans sujet)

J'ai eu des sms agréables, quelques coups de fils, des remarques de copines "oh comme c'est mignon", des "j'ai envie de te voir"... ça fait presque le mec qui a une copine.

C'est vrai, Audrey est sympa, marrante, douce et malicieuse, mais pour l'instant je m'attarderai surtout sur sa principale qualité : être fréquemment mannequin pour lingerie.
C'est une qualité qui offre souvent le droit d'avoir des défauts plus prononcés que pour d'autres.

Mercredi, contre un massage, la muette m'offre une pipe. Il n'y a pas que les tablettes de chocolat et les pantoufles en lama pour intégrer le commerce équitable.
Moi je reviens au bon vieux troc. Oui, il existe une fille comme ça; et un mec comme moi.

dimanche, décembre 11, 2005

Un samedi soir sur la Terre

La soirée a commencé par un pavé de cerf aux chataignes et sa sauce au miel pour s'achever sur un concassé de jeunes culs fumés et son potage de langue. Soirée pantagruélique.

12 autour d'une table ovale, 8 jeunes femmes qui s'étaient données le mot : soirée jupes très courtes. Champagne.
Rarissime sensation d'être en compagnie de ravissantes donzelles apprêtées, toutes étrangement minces et modernes, joliesse embaumant la pitence à jets de regards malicieux.
Mélanie et sa robe noire sont à ma gauche, Audrey et sa jupe asymétrique me font face.
Le repas distille gaiment ses conversations au rythme effréné des bouteilles de vins qui circulent, j'ai un nouveau pull ce soir.

Mélanie n'est pas insensible, Audrey n'a pas de seins. Mais elle a les traits fins, mesure 1m78, semble délicate, sure d'elle, maitrise parfaitement son jeu de regard quand elle part plusieurs fois aux toilettes, et surtout elle n'est là que pour un soir.

Il faut moins d'une heure dans ce genre de repas pour savoir si on rentre se branler banalement ou si le boxer du soir va devenir fétiche. Les complicités apparaissent rapidement, certains se lèvent, profitent d'un coup de fil de l'un, d'un besoin urgent d'un autre, pour échanger les places, créer de nouveaux groupes dans le premier, se rapprocher ou fuir. Plus personne ne boira dans son propre verre.

Fait suite au diner un passage en pub ou ces 12 personnes ne se connaissent plus; égoisme corporel, on est samedi, il faut que ça se désinhibe, que ça se frôle et que ça se touche, il faut tout faire pour que ça ressemble à une soirée réussie.
La lumière tamisée est divine, certaines sont devenues belles, le maquillage dans l'ombre exhorte sans discours, le rhum fera le pas restant.

Audrey frotte son cul contre ma bite, puis me prend tendrement la main.
Un verre plus tard, je prends sa bouche contre un mur en frottant tendrement ma bite.
La communication primaire emmerde John Gray.

Révélations : un ami par une phrase marquera la fin de la soirée, Audrey est saignante ce soir, Mélanie n'est plus à point, je commande deux bouteilles de Shooters. Alea jacta est.

Fin de nuit en boite, je suis le mouvement de langue de cette grande brune qui m'entraine dans de profonds canapés rouges. Nous nous baisons la bouche par défaut sous les yeux de Mélanie et sa robe noire, qui elle, moule une aguichante poitrine.

Plus tard, Mélanie a sa main sur ma cuisse, Audrey danse, des yeux me fusillent, elle est maintenant dans mon oreille pour me dire : "elle m'a piqué la place il me semble".
Mon égo remonte le col de sa chemise, c'est Noël ce soir, je souris betement. Je peux baiser les deux.
Je propose à Mélanie qu'on se voit pour boire un verre prochainement, la main est plus proche de ma queue qu'avant, Audrey est revenue. Je suis une salope aguicheuse.

Je m'endors à 7h; mon portable accuse réception de deux sms dans la nuit, Mélanie et Audrey. C'est si bon d'être devant des choix à faire.

vendredi, décembre 09, 2005

Psychologies magazine

La soirée prévue était : boire un verre avec un ami et essayer sa nouvelle voiture, puissante de 225 chevaux.
Ce genre de soirée est atypique. C'est quand on ne prévoit rien que de jeunes culs s'invitent.

L'Alfa roméo coupé GTV se soustrait aux illuminations de la ville quand elle apparait dans ma rue, ronronnant à 700 tours, un bijou italien monté sur un écrin de 225 et 17 pouces, l'odeur du cuir embaume le sourire d'un ami, je suis déjà collé au siège sous la barre des 3000 tours.
Bref une soirée de mecs entre mecs ou l'on parle voiture, moteur, accélération, consommation, 0 à 100 et 1000m départ arrêté, soumission de testostérone au règne des soupapes.

L'entrée en bar fut l'accouchement d'une soirée différente et imprévue.
Ce soir là, le pub regorge de filles élancées, sexy, blondes, brunes, majoritairement en grappes groupées autour de regards audacieux.
Au milieu d'une première bière, la soirée s'emballe sous la forme de deux corps crystallisants une pulsion sexuelle subite, prenant place à coté de nous.
L'une est brune, l'autre est métisse. Elles n'ont pas 20 ans.
L'élasticité de leur peau post acnéique, la pureté de leurs traits, l'imposante poitrine d'une obscure clarté de la brune, la bouche sollicitante de la métisse, leur complicité dans un amas de rire ostentatoire est une invitation au fantasme : celui d'en prendre une et de la baiser, là, maintenant sur cette petite table sombre. Dieu reconnaitra les siens.

Nous les avons totalement ignorées, et elles nous ont parlé. C'est facile à cet age là.
Nous les avons un peu trop ignorées ensuite, et elles sont parties. Mais l'Alfa Roméo est vraiment très belle.

jeudi, décembre 08, 2005

Il s'est passé beaucoup de choses ce soir : Alicia Rhodes a été empalée par deux blacks sur vidsworld.com pendant 3 fois 20 secondes; Olivier Besancenot est victime d'une conjonctivite; Thierry Breton est en chemise saumon, DSK en chemise bleue; j'ai été déçu par le yaourt aux brisures de marron Mamie Nova.

Comment ai je pu faire mon éducation sexuelle avec les Newlook de papa cachés au fond d'un placard...

mercredi, décembre 07, 2005

Souviens toi l'été dernier

Etrangement, en plein hypermarché, je me souvenais d'un livre de Daniel Pennac, "au bonheur des ogres". Je l'avais acheté juste avant de baiser Laetitia l'été dernier.
Elle qui avait lu et relu cet auteur, il fallait bien que je m'y intéresse.

Daniel Pennac par ci, par là, je m'y étais senti obligé subtilement, avec en filigrane une pensée : si tu aimes, je te serais fidèle et nous irons ensemble main dans la main sous un coucher de soleil orangé cueillir des moules et moudre l'ivraie.

Je comprenais au fil des pages que nous étions dès le départ sur deux orbites divergentes.
Alors pour la première fois de ma vie, j'affrontais la rupture en tant qu'acteur courageux.

Terrasse de café ensoleillée. j'installe la potence "il faut que je te parle", elle boit une profonde gorgée de menthe à l'eau. J'essaie un sourire. Elle me laisse parler, je n'ai rien à dire.

Je ne sais pas vraiment pourquoi je veux arreter; des détails simplement, toujours...

J'ai détesté ton livre, tu as mis tes pieds nus dès notre premiere rencontre sur le tableau de bord de ma Mini Cooper S, ta chatte était à la mode dans les playboys de 1970 à 1974, tu as un rire génant en public, je n'aime pas ces fringues que tu fais toi même...
Je ne pouvais pas dire ça, je ne pouvais pas dire la vérité, lui dire que finalement, il aurait été plus simple d'avouer pourquoi j'étais avec elle: ses magnifiques seins et absolument rien d'autre. Etre avec elle pour etre en elle, banalement.

Elle a pleuré, on m'a pris pour un monstre, elle se retenait de m'envoyer son verre au visage ou pire sur ma chemise Armani blanche.
Depuis ce jour je me suis juré d'etre comme avant, un mec normalement lache qui appelle un peu moins et qui devient de plus en plus indisponible.

Le très grand marché


5.15pm

Voilà, pendant les 4 semaines à venir, il va falloir patienter derrière 3 caddies à chaque caisse, enjamber les gamins survoletés qui gambadent gaiement une figurine de chicken little en main, éviter les autres qui n'auront pas leur Xbox 360 et qui pleurnichent en tête de gondole devant les Sims2. Joie de Noël.

La jeune et jolie lolita d'à peine 20 ans est au rayon fromage, comme d'habitude. Mes achats sont directement victime du regard de cette étrange beauté entourée de gorgonzola et d'emmental.


Arrivée en caisse, et trop de monde pour choisir la caissière, déception.

Derrière moi un trentenaire qui va faire la fete, le caddie rempli de gros pack de bières et de chips; devant moi, une étudiante célibataire qui soupire intérieurement l'insupportable sensation de voir ses courses analysées en direct par deux mecs.
Tout y passe, on va tout savoir.
Chaque va et vient entre chariot et tapis roulant semble géné.
Oui, il y a énormément de yaourts au chocolat, oui, le plus petit baril de lessive trahit son célibat, les brioches en nombre et un énorme pot de Nutella familial montre que la déprime surgit parfois, les lames de rasoir gilette Vénus suggèrent ces gestes qu'elle fera samedi soir avant de sortir, la crème Nivea spéciale peau grasse parle d'elle même... Microsociologie caisse 46, on doit penser que je me nourris de mousse au caramel beurre salé et de Coca vanille.

lundi, décembre 05, 2005

La transhumance du boudin

Serait ce raisonnable d'envisager l'achat de la table Knoll dessinée par Eero Saarinen en 1956, et d'y installer 4 chaises blanches de Verner Panton.

Le célibataire dépense énormément, mange mal, fréquente assidument internet, loue beaucoup de dvd, vis dans un appartement musical, n'a ni chien ni chat et remplace fréquemment le parmesan bleuté par des canettes de bières.
Parfois des substances finissent dans le nez du célibataire. Il regarde Ripostes, C'est dans l'air, Culture et dépendances, et reste scotché quand la candidate a échangé la boite avec la région Centre, alors qu'elle allait gagner 120 000 euros. Il lit aussi Psykopat.


Hier encore, je pensais que deux de mes proches collègues n'étaient que des femmes à la mocheté modeste, au physique accidentellement pathogène, et que finalement, la moustache naissante de l'une accompagnait plutot bien les sourcils broussailleux de l'autre.

Je me disais naivement que la femme moche devait se fixer comme devoir la gentillesse et l'humour, un peu comme la petite obèse qui doit developper des qualités morales et culturelles distinctives pour attirer l'homme, là ou la blonde élancée peut elle, se contenter d'être.

Il me semblait normal que la laideur s'excuse au profit d'un altruisme prononcé, d'une recherche d'information quant à la pratique idéale de la fellation qu'on lui demanderait souvent et exclusivement, bref, d'une dilution de ses conflits internes pour faire de sa chrysalide non aboutie, un papillon de fin de soirée bien utile quand on a bu quelques verres et qu'on rentre seul.

Je m'aperçois depuis cet apres midi que je travaille en plus, avec deux connes.

dimanche, décembre 04, 2005

Dean Martin

400 euros pour une Xbox 360 avec disque dur. Moi j'avais un Docteur Maboul.
Que de moments conviviaux pour extraire l'os rigolo ou autre bout de moelle.

Avant Need For Speed Underground, j'avais une dictée magique, et jamais bien loin, une ardoise toute aussi magique qu'il fallait secouer énergiquement; et puis petit à petit, le dessin ne s'effaçait plus complètement, c'était sans doute un signe...
Le terme spécial-combo n'existait pas.
Mortal combat est dépassé depuis des années, moi je suis né avec Space Invaders.

On se rendait fou avec beaucoup moins de pixels. Peu d'entre nous sont restés stables émotionnellement en rembobinant un jeu sur Amstrard CPC 464 à cassettes.
J'aurais tué pour un village Lego spacial, quelques metres de rails pour mon circuit TCR ou un robot filoguidé. Et puis être le prince d'Euphore, ça avait quand même plus de gueule que bob l'éponge...

Il n'y a rien de mieux que Dean Martin pour Noël.

samedi, décembre 03, 2005

0,50€ + coût du sms

"Moi, si j'avais une baguette magique, je voudrais que les gens aient toujours le sourire" Miss Pays de l'ain

"Moi, mon rêve c'est pas d'être Miss France, c'est de faire un beau spectacle ce soir" Miss Ile de France

"Moi, je veux ouvrir une agence de voyage" Miss languedoc-roussillon, élue Miss France 2006.

La soirée a été tendu dans les chaumières.
J'ai mangé 2 danettes choco-croc aux pépites de chocolat devant des bikinis roses.

vendredi, décembre 02, 2005

Pour 4 personnes

Vendredi c'est sortie.

Pour cause de panne de gel douche, le haut de mon corps sera à la vanille, le bas, à la fleur d'oranger. On s'en fou puisque l'important est de ne pas avoir une chaussette trouée.
Enfin demain j'irai à Carrefour me payer un gel douche de mec quand même.

Une amie passe à la maison, nous en rejoignons deux autres dans un restaurant ou on connait mon prénom.
Il faut une énorme dose de superficialité sinon la soirée est ratée.
Il faut une Visa Premier prête à dégorger.
Il faut au moins une fille mignonne à la table, qui rigole compulsivement et mange sans prendre dans mon assiette.
Il faut de l'alcool, en quantité, et le moins possible de bières.
Il faut pas trop de champagne ça fait banlieusard de sortie apres avoir gagné à Astro ou Numéro Fétiche.
Il faut ensuite s'assoir à coté d'une table d'étudiantes bourrées à la bière.

Voilà ce qu'il faut pour que ça ne ressemble pas à une soirée d'étudiants, sans jamais en être bien loin non plus.

Joan


10h ce matin, dans le froid et la brume matinale, au travers d'un épais rideau de pluie, un cul s'est dessiné; il était penché dans un coffre de voiture. Son nom : Joan.

Joan est une collègue qui porte bien le jean moulant. Elle ne ressemble absolument pas aux clichés classiques de ces femmes qui m'entourent dans mon quotidien, c'est une dure.
Marquée par la vie, de larges cernes sous les yeux oubliées d'etre camouflées, Joan affiche la couleur rapidement, elle est seule, sans enfant et habite dans une petite bourgade de lointaine banlieue à loyers modérés.
Une petite cicatrice au coin de l'oeil, un coté garçon manqué, une voix dénuée de toute sensualité, elle a choisi volontairement de laisser la féminité aux autres, mais comme elles, a ses propres besoins sexuels.

Joan est directe : "viens avec moi dehors fumer une cloppe"
Je résiste avec un franc : "non, pas tout de suite, vas y je te rejoins". Le combat est lancé.
Le titre : Qui baise qui ?

Effectivement pour réussir une incursion dans son lit, il faut du physique, du caractère, une bonne dose de conflit ouvert et oublier la gentillesse.
Joan sait certainement changer un pneu plus rapidement que beaucoup de mecs. Don't panic.

Dans un lit, ce genre de fille est une sensation mémorable, résolument anti gestes tendres, c'est souvent "au fond de sa gorge" la réponse à la question "ou est passée ma queue?".

Surtout ne pas penser bougies, diner romantique, musique douce.
Là, il faut inviter et rapidement baiser, le temps est une porte qui se referme.
Ne jamais se poser de questions, être un primate dénué de politesse, faire ce qu'on veut du corps d'en face sans controler ses gestes. Et ce corps est tendu, musclé, partiellement délicat, exagérément déchainé. Le tabou n'existe pas.

Elle ne devrait dailleurs rien avoir contre un premier rapport en extérieur, cette fille vit à coup de spontanéité, d'impulsivité. Elle parlera donc sans doute rapidement au lit, possibles insultes ou morceaux choisis de vocabulaire pornographique.
En fin de compte, il y a en elle le charme d'un voyage à peu de frais, un dépaysement relationnel instantané, un dégrif'tour sexuel de banlieue.

En bavardant ce matin, je pensais à ma premiere sodomie réalisée dans une allée jouxtant un pub; ce n'est pas sans une certaine fierté et un brin de malice que j'allais demander le code de la porte au patron du bar.
Etre romantique à 20 ans, je vois encore mal l'intéret de la chose.
Nous avions poursuivi dans une chambre de l'Hotel de L'Europe, vers 3h du matin. Je n'ai jamais été autant insulté dans ma vie qu'une nuit entière avec cette fille.
Une fille ne m'a jamais autant demandé de la traiter de salope.
Il y a quelque chose de délectable dans l'exégèse orale de certaines vérités.

Sexe rime parfois avec violence, avec profonds coup de reins donnés à une inconnue; là, sexe rime avec inoubliable. Souvent, le regard est perçant, il dénude sans mutiner, il viole une pupille pour transpercer les non dits et les valeurs d'usage, il est une ligne droite qui ne s'arretera qu'une fois empalé sur un membre dressé.
Joan est l'antithèse de Candy, sans astuce, sans espièglerie, c'est ça son pays.